Enquête complémentaire préalable à la déclaration d’utilité publique relative à l’aménagement de la ZAC Léon Blum
Posté par touchepasamonciel le 23 juin 2019
Une enquête publique de 15 jours seulement est organisée par la ville d’Issy les Moulineaux, entre le lundi 17 juin 2019 et le 1er juillet 2019 . Il ne s’agit pas d’un référendum, mais bien d’une enquête publique.
ACTEVI a déposé son avis, qu’elle vous livre ci-dessous :
« ACTEVI note que l’étude d’impact modificative est bien illustrée, ce qui permet de constater que l’état prévu en début d’avenue de Verdun, voie somme toute étroite pour supporter, en face à face, des bâtiments de 80 m de haut (logements ilot F) 50 m de haut (gare, ilot G), et 60 m de haut (ilot B, selon présentation orale du promoteur, fin 2018). ACTEVI a bien noté que les arbres existant seront conservés, mais cela n’empêchera pas l’effet « canyon » de l’avenue. Il n’est d’ailleurs pas question de l’ensoleillement de ces logements dans de pareilles conditions. Le pétitionnaire se garde bien de l’évoquer.
Au niveau de la place Léon Blum, aucune amélioration/éclaircissement n’a été apportée par rapport à l’étude d’impact initiale de 2017. Elle était, et demeure, exclusivement minérale. Il est impératif qu’elle soit étudiée finement, et présentée aux isséens avant qu’ils ne soient mis devant le fait accompli.
Concernant la trame verte et la biodiversité, l’étude d’impact complémentaire compte sur les talus du RER C pour assumer ce rôle. C’est ignorer la politique de la SNCF qui déboise tous ses talus pour ne laisser que des espaces enherbés qui ne présentent aucune valeur ajoutée au niveau de la biodiversité et qui peinent à lutter contre le réchauffement climatique.
Dans le dossier actuellement soumis à l’avis de la population, les hauteurs ont encore augmenté, certains bâtiments passant allègrement de R+4 à R+11, au prétexte de créer encore plus de logements, d’où densification encore et toujours plus importante, avec les risques que cela comporte. Chacun sait que les villes sont des radiateurs et cela est d’autant plus vrai que les bâtiments sont rapprochés. Et ce ne sont pas les terrasses enherbés qui amélioreront la situation pour l’habitant que marchera au niveau du sol, en plein cagnard.
Dans l’ilot A, on note une diminution du mail piéton, qui change d’orientation (il était parallèle à l’avenue A. Briand, il devient perpendiculaire). Aucun végétal en pleine terre, et un accès au Tram T2 annoncé, mais dont l’itinéraire n’est pas précisé.
Sur l’ilot B, on nous vente les mérites d’un bâtiment vert de haut en bas, prétendument accessible à tous. Qui pourrait croire que les habitants laissent le tout-Issy, en quête de verdure, parcourir les étages de leur immeuble ?
Concernant les transports, le prolongement de la ligne 12 du métro est annoncé comme étant à l’étude. Or ceci n’est qu’un vœu pieux du maire, ledit prolongement n’étant pas inscrit au STIF et restant très lointain, aucune date n’étant avancée.
Et affirmer que toute cette population supplémentaire ne générera pas plus de pollution atmosphérique et sonore mérite d’être démontré car tout à fait improbable, d’autant que le projet devrait générer 5.700 mouvements de véhicules supplémentaires par jour (ne pas oublier que le projet, avant étude complémentaire, générait déjà 11% d’émission polluante supplémentaire !!). On a beau réfléchir aux voitures électriques, on n’y est pas encore, loin s’en faut. Donc pollution supplémentaire il y aura, bien entendu.
Le piéton ne doit pas être négligé dans ce projet. L’élargissement des trottoirs est impératif, et des espaces sécurisés devront être étudiés et proposés.
Les voies cyclistes et patinettes devront être sécurisée et continues. Elles n’apparaissent pas dans les plans soumis à l’enquête publique.
Enfin, il va sans dire que l’imperméabilisation des sols va encore augmenter, alors que l’on nous annonce que les éléments vont se déchainer de plus en plus fort dans les années à venir. Ce point est loin d’être anodin, d’autant que le projet se situe en pied de colline, d’où déferlent les eaux pluviales surabondantes.
Et pour finir, le délai laissé aux isséens pour étudier ce nouveau dossier est honteusement court, 15 jours (jours fériés inclus). Il s’agit là d’une volonté évidente de passer en force.
En conclusion, ACTEVI reconnait que le quartier avait besoin d’être rénové, et apprécie l’effort fait pour tenter de redynamiser le commerce dans notre ville qui en manque sérieusement. Mais le projet est atteint de gigantisme et fait la part trop belle au béton. La biodiversité y est exclue, tout comme le souci de lutter contre le réchauffement climatique. »
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