Manifestation du 20 février 2014
Posté par touchepasamonciel le 21 février 2014
Vous pourrez lire ci-dessous le discours prononcé par Clotilde Norguet, Présidente d’ACTEVI, lors de la manifestation du 20 février 2014 .
Nous en détaillerons très prochainement les aspects les plus importants et notamment le problème du survol de la ville par les hélicoptères à cause des tours du Pont d’Issy qui est loin d’être réglé !
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Chers amis, nous sommes réunis ce soir dans l’intérêt des isséens, pour un motif qui dépasse tous les clivages politiques.
L’objet de notre manifestation (sous parapluies) est de protester contre l’accord donné par la mairie au survol de la ville par les hélicoptères.
Mais le problème est bien plus large. La réalisation du projet du Pont d’Issy provoquerait d’autres graves nuisances.
Nous n’acceptons pas que la municipalité préfère une entrée de ville, même « significative », à la qualité de vie des habitants.
Nous faisons un constat objectif.
Le projet du Pont d’Issy avec 3 tours de bureaux est une aberration économique. Les chiffres sont là : 5 millions de m2 de bureaux vacants en Ile de France, une tour entière vide à la Défense et une autre à demi remplie seulement.
A qui fera-t-on croire que la réalisation de bureaux est une priorité ? Bien sûr, me direz-vous, ce sont les promoteurs et les banquiers qui prennent les risques. Soit ! Mais qui délivre les permis de construire ?
Non, je n’ai pas un amour immodéré pour les immeubles de grande hauteur. J’admets cependant qu’ils peuvent s’insérer dans un paysage urbain.
Mais les avis obtenus des organismes consultés sont très clairs. La construction des tours du Pont d’Issy provoquera non seulement une gêne, mais un danger pour les habitants.
Je ne donnerai que quelques exemples :
En février 2013, l’exploitant de la canalisation de gaz haute pression qui longe la Seine relève des dangers létaux liés à la réalisation de ces tours à proximité.
il accepterait cependant la mise en place de mesures compensatoires qui réduiraient « la probabilité d’accident sans jamais la supprimer ».
Vous avez bien entendu. Il s’agit d’un danger létal, c’est-à-dire un danger mortel.
En novembre 2013, ce même exploitant, après avoir affirmé l’incompatibilité du projet avec la canalisation, reprend ses conclusions précédentes, et notamment le risque d’accident, mais il admet que sous réserve de la réalisation des mesures compensatoires, le projet deviendrait compatible.
On est tout de même un peu inquiets de ces risques d’accident.
Autre exemple : les observations du Syctom, exploitant de l’usine Isséane, sont tout aussi réservées.
Par 2 courriers des 28 et 29 novembre 2013, il s’inquiète de l’impact du projet de tours sur la dispersion des fumées et des particules fines. Il ne peut donner un avis sur l’adaptation du projet avec le fonctionnement d’Isséane, et estime même que le projet n’apporte pas « les garanties suffisantes sur la prise en compte adéquate de la présence de l’usine ».
D’autres réponses ne manquent pas d’intérêt. Ainsi, il est demandé un étalement des horaires d’entrées et de sorties des bureaux, pour éviter la saturation du quartier. Mais ce dernier point n’est que broutille, vous en conviendrez !
Venons-en à la goutte d’eau qui a provoqué notre contestation de ce soir. Issy les Moulineaux est survolé par les hélicoptères en limites de son territoire.
L’héliport fait partie de notre histoire et nous vivons ensemble depuis très longtemps.
Mais le projet de tours au Pont d’Issy modifie profondément les possibilités d’atterrissage et de décollage des hélicoptères.
Les trajectoires actuelles évitent dans la mesure du possible le survol de la ville d’Issy les Moulineaux en empruntent le périphérique ou le lit de la Seine qui est la voie préférentielle.
A la demande de la mairie, la DGAC a étudié les possibilités de modifier la trajectoire actuelle, mais ne voit d’autre solution que de survoler les habitations d’Issy les Moulineaux en contournant les tours. A cette conclusion dubitative, que croyez-vous que répond la mairie ? : « je vous donne mon accord concernant la trajectoire préconisée par vos experts, à savoir le contournement des tours par le sud », c’est à dire sur les habitations d’Issy les Moulineaux.
C’est à ce mépris incroyable des habitants que nous nous opposons. La mairie fait fi des dangers graves du projet auxquels seront exposés les isséens, ignore son peu d’intérêt économique et privilégie son « repère urbain majeur » à l’entrée de la ville. C’est inacceptable.
J’aurais aimé ne pas parler de la désinformation assénée aux habitants de notre ville par la municipalité. Mais comment l’éviter ?
Oui, tous les courriers dont je vous ai parlé existent. Oui, vous pouvez les consulter à l’enquête publique de la tour Hélice au second étage de l’annexe de la mairie.
Oui, nous avons fait appel d’un jugement qui a suivi les conclusions du rapporteur public. Celui-ci a considéré que la concertation avait été respectée « peu ou prou » à Issy lors d’une précédente enquête publique. « Peu ou prou ». je vous laisse juge. Pour moi, ça veut dire pas vraiment. Et nous sommes persuadés que nous gagnerons en appel.
Quand une lettre à entête de la mairie interprète les faits à son avantage au point d’en faire un argument de défense d’un projet que nous combattons, nous ne pouvons que protester.
Nous allons attaquer tous les permis de construire délivrés pour les tours et nous vous proposons de signer une pétition pour exiger un référendum sur le projet de tours au Pont d’Issy.
Il y a des alternatives possibles. J’ai en tête deux projets proposés par des spécialistes, des projets équilibrés, humains, respectueux du site et ouverts sur la ville et sur la Seine.
Si nous n’agissons pas, le quartier pourrait être impacté pendant plusieurs dizaines d’années.
Pour un projet de cette importance, la décision ne peut venir d’un conseil municipal, dont le mandat est limité dans le temps, mais de l’ensemble des citoyens.
ACTEVI vous le propose. Agissons ensemble.
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Bravo à cette initiative de manifestation : c’est une façon d’être entendu! Ce qui prouve une fois de plus qu’à Issy, il manque cruellement de concertation sur les grands projets, de vraies réunions publiques, bref, de démocratie participative! La ville appartient aux citoyens et non pas à un seul homme!!le temps de la monarchie est révolu depuis longtemps, ce que nos édiles ont du mal à comprendre! Quand on parle d’éco-quartier, c’est avec les habitants que l’on mutualise les idées afin d’avancer ensemble. A Actevi, c’est le même principe fondamental que l’on applique :être à l’écoute de nos sympathisants. Merci à tous ceux qui ont participé à cette réunion de plein air.
JM Brison
hier soir, 8/7/2014, passage simultané de 3 hélicos qui venaient de Paris pour faire demi-tour et aller se poser (en faisant pour les deux derniers du sur-place – ils attendaient sans doute que la piste se libère) :
le 1er = le plus éloigné de la ville, près de la tour Bouygues Télécom
le 2ème = plus proche
le 3ème = carrément très proche de la mairie
Ces derniers temps cela devient une vraie dinguerie !! Il y en a de plus en plus, et de plus en plus près au dessus de la mairie