Enquête Publique préalable à la délivrance d’un permis de construire d’un immeuble de grande hauteur à Issy les Moulineaux
Posté par touchepasamonciel le 27 septembre 2013
Dans le cadre de l’aménagement de la ZAC DU Pont d’Issy, une délibération du conseil municipal a approuvé un projet de construction de 3 immeubles de grande hauteur (3 tours de 169 à 189 m de haut). Il y a déjà eu enquête publique qui concernait la ZAC dans son ensemble.
Mais une enquête publique spécifique est obligatoire pour obtenir le permis de construire pour chacune de ces tours.
Une enquête publique vient de s’ouvrir pour la tour IMEFA52 qui correspond à l’emplacement du bâtiment actuel du Crédit Agricole, propriétaire du terrain et initiateur du projet.
Cette enquête publique est ouverte du 25 septembre au 26 octobre 2013 à l’annexe de la mairie d’Issy- les-Moulineaux (47 avenue du Général Leclerc), service de l’urbanisme, 2ème étage).
Le commissaire enquêteur peut être rencontré :
- Le jeudi 3 octobre, de 16h00 à 19h00
- Le lundi 14 octobre, de 14h00 à 17h00
- Le samedi 26 octobre, de 9h00 à 12h00
Nous regrettons que l’annonce de cette enquête sur un projet de tour de bureaux extrèmement impactant n’ait fait l’objet que d’un entrefilet de quelques lignes page 5 du journal Point d’Appui d’octobre 2013. Vous constaterez facilement que ce journal est beaucoup plus disert sur des sujets pourtant bien moins importants que la construction d’une tour de 180m de haut !
De plus, aucune réunion publique n’est organisée dans le cadre de cette enquête publique.
Une telle discrétion laisse à penser que la municipalité ne souhaite pas que les citoyens s’intéressent au sujet !
Il est important que les adhérents et sympathisants d’ACTEVI s’expriment massivement.
ACTEVI a déjà rencontré le commissaire enquêteur pour rappeler les éléments essentiels de sa contestation du projet et déposer la pétition demandant une proposition alternative.
La tour projetée est un immeuble de bureaux, susceptible de recevoir 4.000 emplois tertiaires potentiels, et déplacés non pas créés rappelons-le, sur environ 65.000 m2 SHON.
ACTEVI a expliqué au commissaire que ce projet s’insère mal dans les souhaits du schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF) qui privilégie l’équilibre habitat/emploi, la mixité fonctionnelle et l’équilibre entre l’Est et Ouest de l’Ile de France. L’accroissement du nombre des bureaux ne tient pas compte de l’insuffisance actuelle des transports. Il est prévu une gare du métro Grand Paris Express à Léon Blum (à 800 m de Val de Seine) vers 2020, mais rien ne dit que ces délais seront tenus.
ci-dessous l’analyse du dossier que je viens de déposer dans le cahier d’enquête publique:
Après étude du document d’enquête publique, une première remarque : cette tour a été étudiée comme étant un objet solitaire, sans tenir aucun compte des 2 autres tours prévues sur les ilots B2 et A dont il est écrit ( p. 22) que l’architecte n’a pas connaissance du projet. Surprenant tout de même, ce trou de mémoire puisque les représentants du cabinet Viguier étaient présents à la présentation du projet tenue le 6 octobre 2011 (http://touchepasamonciel.unblog.fr/2011/10/10/tours-du-pont-dissy-reunion-du-6-octobre-2011/) …
N’ont-ils pas non plus eu connaissance des éléments de l’enquête publique sur la ZAC du pont d’Issy de 2011 dont il est précisé (p. 224) que « les résultats restent valables » ?
On note également que l’accent est mis sur le confort des futurs occupants de l’immeuble, et que les habitants de la ville (devrais-je dire des villes, puisque Boulogne, Paris, et tout le coteau du Val de Seine sont impactés) n’entrent pas le moins du monde dans les préoccupations du concepteur. Page 11 par exemple il est dit « a l’extrémité ouest….de grandes pièces extérieures sont accessibles à tous ». A tous, vraiment ?? Les isséens aussi ?
Concernant les surfaces
Sur un terrain de 5000 m2, une tour de 189 m de haut (à noter que dans l’enquête publique de la ZAC elle ne mesurait que 180 m). Largeur 33 à 70 m. Longueur : mystère ! Elle n’apparait nulle part dans les 248 pages de l’enquête.
- Surface de plancher : 1.500 m2 (p. 52)
- Surface totale de la tour 60 138 m2
- Niveaux : 39 + 4 étages techniques en haut de la tour, soit 43 niveaux
- noyau central : 15 m x 30m = 450 m2 (page 11) soit un surface totale, sur la tour de 450m2 x 43 = 19.350m2 de surface perdue ce qui représente près d’un tiers de la surface totale du bâtiment ! On ne peut, avec un tel gaspillage de m2 prétendre construire une tour économe !
Concernant la végétalisation : béton au sol, verdure et biodiversité à R+4
Page 12 : « la toiture du socle est végétalisée offrant un nouvel espace vert de 1570 m2 pour le site ». Pour les occupants, devrait-on dire ! Pour l’isséen, le piéton, il n’est prévu que du béton. L’herbe et la biodiversité en hauteur, les petits insectes et les oiseaux que pour les salariés, l’isséen, lui, n’aura que béton et détritus pour égailler son cheminement.
Les transports
Le concepteur règle le problème fort commodément. Il envoie 1.035 (p.208) personnes prendre le RER C ou le T2. Sans tenir compte du fait que le T2 à l’heure de pointe est déjà saturé. Que les rames ont déjà été rallongées et le cadence augmentée, et qu’il n’est pas possible de prévoir des rames à 2 étages du fait du tunnel de St Cloud. Sans inclure dans sa réflexion les 2 tours qui vont jouxter IMEFA 52 !
Le concepteur, dans sa petite bulle, omet d’évoquer que son projet s’inscrit dans un ensemble de 10.000 emplois déplacés vers Issy (il ne s’agit en aucun cas de créations d’emplois). De ce fait ; les occupants de IMEFA 52 ne doivent pas être isolés des 6.000 autres qu’il est prévu de déplacer en vis-à-vis. C’est pourquoi l’étude est entâchée d’erreur manifeste concernant les transports en commun.
Je constate également avec regret que l’avis de la RATP (qui gère le T2) n’a pas été demandé, puisqu’il n’est pas joint au dossier des avis rendus par les autorités. A moins que l’on ait jugé préférable de l’omettre ?
Qualité de l’air et environnement
Dans l’analyse de la qualité de l’air, on apprend (page 20) que « la tour IMEFA 52 contribuera globalement à l’amélioration de la qualité de l’air » – Ha bon ?? et pourquoi ? cet argument n’est nulle part développé.
Attirer 458 voitures /jour + 120 motos/jour , cela améliore t il la qualité de l’air ?
L’étude s’appuie sur des études faites par Airparif (croquis p. 98). Or il faut savoir que la ville a décidé d’expulser en juillet 2013 la station dont il est fait référence (http://www.leparisien.fr/espace-premium/hauts-de-seine-92/une-chaine-humaine-pour-s-opposer-au-depart-25-07-2013-3005907.php), ce qui vient fort à propos lorsque l’on cherche à faire croire que la qualité de l’air respiré par les isséens ne pâtira pas de ce projet.
Concernant Isséane, la hauteur de la cheminée (conçue et construite en fonction des hauteurs des immeubles environnants d’environ 25m) ne poserait tout d’un coup plus de problème ? alors qu’elle en posait à l’enquête publique de la Zac du Pont d’Issy ? Quel est donc ce tour de magie ? je n’ose imaginer ce que vont respirer les salariés sur leurs terrasses arborées en R+32 ET R+36 ….
Sur l’ensoleillement
L’étude insuffisante présentée lors de l’enquête publique sur la ZAC Pont d’ISSY a été reprise sans la peaufiner. Elle nous est livrée en vrac, volontairement peu lisible , les trois tours (pour une fois elles sont considérées comme un ensemble) apparaissant sur un plan flouté… le texte justificatif est pour le moins insuffisant (p. 20) « l’étude d’ensoleillement sur le principe de l’hélidon montre que l’ombre portée de la Tour IMEFA 52 sur son voisinage touchera Boulogne Billancourt, Paris et Issy les Moulineaux…. Le quartier du Point du jour (principalement des bureaux) à Boulogne Billancourt sera touché le matin de septembre à mars. Le quartier du Val de Seine à Issy les Moulineaux sera touché l’après midi d’une manière plus ou moins étendue selon la période de l’année ». On s’attend à avoir des détails sur cette donnée extrêmement alarmante dans le reste du document. Hé bien non, au bout de 248 pages on n’en sait pas plus ! En d’autres termes, ils verront bien, ces isséens, ils ne vont pas nous embêter avec un détail pareil !
Sur le paysage culturel
On note l’absence de prise en compte des halles Eiffel, qui jouxtent la tour et qui sont remarquables. Issy est très pauvre en bâtiments remarquables. Il n’est pas concevable de passer ses jolies halles sous silence (p19)
Effet du vent
L’étude d’impact admet qu’il y aura un problème de vent. Pour y palier est prévue une « mesure compensatoire estimée à 50K€ » (p24). Mais que nous importe le prix ?? Est-ce un justificatif de la qualité de la solution ?? D’autant que pour lutter contre le vent au sol, il est prévu des « écran végétaux sur la toiture végétalisée du socle » autrement dit, à R+4. Il est d’ailleurs précisé (p. 184) que cela pourra peut être faire l’affaire : «l’impact de la tour sur les bâtiments proches est sensible, mais les niveaux de charges ne sont pas exceptionnels et ne devraient pas conduire à des désordres majeurs »… sans garantie, donc !
On note avec étonnement que Imefa 52 est encore une fois considérée comme un objet solitaire. Et le ventement généré par les 2 autres tours, ne vient il pas se cumuler à celui de IMEFA 52 ? Là encore cette étude d’impact fait preuve d’une grande légèreté, tout à fait inadmissible.
Et que penser des isseéns attendant sur le quai du T2 accolé à la tour qui, rappelons le occupe la totalité du terrain et vient raser la gare ? « globalement » ça ira pour eux, ou pas ?
A noter par ailleurs que le CSTB s’est basé sur une hauteur de référence de … 114 m ! (page 205). Pourtant la tour fera 189 m de haut, comment cela s’explique-t-il ?
L’étude sur les effets du vent est donc entachée d’erreur manifeste et déjà là, il est prévu « des fréquences d’inconfort comprises entre 13 et 35 % – valeurs comparables avec certaines zones de la Défense où les fréquences sont généralement entre 10 et 25 %, avec des valeurs maximales autour de 30 – 35% ». Qu’en sera-t-il à l’étude d’une tour de 189m ? On sera bien au-delà des 35 %, cela va de soi.
Canalisation de transport de gaz naturel
Bien qu’identifiée, la présence de cette canalisation de 600 mm de diamètre située à 7,4 m de la limite de la parcelle de la tour reste un risque majeur pour la population isséenne et boulonnaise. Ce risque n’est pas développé dans l’étude.
Zone d’étude et périmètre du projet (p. 63)
Un grand oublié dans la liste des milieux susceptibles d’être affectés par le projet : PARIS.
Paris et sa tour Triangle, Paris et son Balardgone, drainant chacun plusieurs milliers de salariés déplacés à proximité immédiate d’IMEFA 52, qui vont encombrer voire saturer le T2, le RER C, les lignes 12 et 8 du métro, le périphérique, la RD7. Se peut-il que l’on ait oublié cette donnée dans cette étude ? Je sais bien que l’auteur de cette étude est un adepte des envolées lyriques (voir intégration au contexte lointain et au contexte urbain p.34) mais tout de même, une telle légèreté, cela n’est pas admissible.
Etude de la circulation
Seuls les carrefours RD50 X RD7 et RD 50 x C. Desmoulins (situé à deux pas) sont étudiés. Le carrefour Gallieni x Rouget de Lisle a été soigneusement exclu de l’étude, et pour cause ! Il génère depuis de nombreuses années des bouchons interminables aux heures de pointe du matin et du soir. Et les personnes arrivant au carrefour RD 50 x C. Desmoulins seront ceux qui seront arrivés à s’extirper du bouchon du carrefour Gallieni x Rouget de l’Isle !
Cette étude de la circulation et donc totalement insuffisante et ne reflète pas la réalité de la circulation ni dans la zone du projet, ni dans Issy les Moulineaux.
Héliport
Dans les avis des autorités, je lis avec stupeur « ….vous avez approuvé par courrier en date du 31 juillet 2013 une modification des trajectoires aboutissant à un contournement de la Zac du Pont d’Issy par le Sud et qui permettrait l’érection des immeubles de grande hauteur envisagés »
Selon cette étude, le problème du survol de la tour est résolu…. En faisant passer les hélicoptères plus au sud, donc au dessus de la ville, et notamment tous les immeubles de logements avoisinant le parc Jean Bouin. Or, il s’agit d’une zone très dense, mais qu’importe pourvu qu’on ait une tour ! C’est proprement inouï !
Paysage urbain (p167)
Je note avec intérêt que l’étude d’impact juge utile de préciser que « la présence du viaduc SNCF occulte toute perspective vers le reste de la ville d’Issy les Mx ». Cela semble gêner… Mais qu’en sera-t-il alors lorsque, apposé à ce pont, il y aura un monstre de verre opaque de 189 m de haut ? (je dis bien opaque, car qui a déjà vu une tour transparente comme l’architecte tente de nous le faire croire ???)
Pour conclure, l’autorité environnementale a elle aussi, émis un avis plus que réservé sur ce projet de tour. Il est impératif d’en prendre compte
Bonjour,
L’analyse faite par Maryvonne semble si bien faite, que peut-on faire de plus?
Rencontrer le commissaire a-t-il une utilité ?
Le maire devant quitter en 2014 y-a-t-il un espoir que son départ précède la signature du permis de construire?
Cordialement AB
Il est peu probable que le commissaire enquêteur lise ce blog. Il convient donc de déposer votre avis dans les cahiers mis a disposition du public au centre administratif. Même si cet avis ne diffère pas de celui d’une autre personne.
maryvonne said:
Notre association SOS Paris vous soutient dans ce combat qui est le même que le nôtre à Paris et se pose dans les mêmes termes aberrants. Nous ferons une contribution contre à l’enquête publique.
Vive les villes humaines et où les habitants décident!
Voici notre contribution
CONTRIBUTION DE SOS PARIS A L’ENQUETE PUBLIQUE POUR LE PROJET DE LA TOUR IMEFA52.
Nous sommes tout-à-fait opposés à ce projet démesuré.
Notre association, comptant 450 adhérents et de nombreux sympathisants, vieille de 40 ans, a été fondée à la suite de la levée de bouclier des Parisiens contre la Tour Montparnasse. La réaction très vive des habitants à l’époque a mené à l’abandon de la construction de gratte-ciels dans Paris.
Aujourd’hui de nombreux projets de tours ressortent des cartons, sans qu’un véritable débat public et ni de véritables études d’impact ne permettent d’en étayer le bien-fondé. Cette absence de prise en compte de la volonté des habitants n’est plus supportable ni défendable. Surtout lorsque les consultations publiques font état d’un rejet majoritaire (plus de 60% des Parisiens et franciliens contre).
Notre position d’expertise nous permet d’affirmer que les tours d’affaire ne sont plus une solution d’actualité. Leurs défauts ont été pleinement démontrés, sur le plan humain, architectural, urbanistique ou économique ; D’ailleurs, il suffit de considérer aujourd’hui les problèmes d’occupation des tours, à la Défense.
Il s’ensuit que l’intérêt général dans ces projets de tours est largement mis à mal.
A commencer par une question d’économie tout court.
Une tour pour des questions de sécurité au feu et de technique, oblige à une perte de surface de 30%. Ici, avec le noyau central de 15m par 30 soit 450m2 multiplié par 43 étages représente 19.350m2 de surface perdue, soit un tiers de la surface totale du bâtiment. Comment prétendre construire une tour économe là où un bâtiment bas aurait évité cette perte sèche. Ce surcoût à la construction et plus encore à la destruction n’est plus défendable à l’heure du développement durable.
Comment évaluer l’intérêt de ce projet, sans une étude sérieuse d’impact, prenant en compte les projets environnants, « Balargone », Tour triangle et autres ?
La question des transports comme dans le cas du projet Triangle est évacuée : ces afflux de personnes (1035 ici pour 10 000 en tout sur les projets d’Issy, sans compter ceux de Paris, dont 5000 pour Triangle) sont censés être pris en charge par les réseaux existants alors qu’ils sont déjà saturés et ne présentent plus aucun potentiel ; aucune étude (absence du rapport de la RATP) ne rend compte des engorgements actuels rendant bien impossible l’absorption de flux nouveaux.
Il faut noter pour ce projet, l’absence visible de concertation, de réunion publique, en contradiction avec les procédures d’urbanisme (qui ne font pas la différence entre information et concertation). Il semble que ce point soit en contradiction avec les directives européennes qui exigent pour des projets de cette envergure des réelles études d’impact émanant de cabinets qui ne soient pas juges et parties. Ces points ne manqueront pas d’être soulevés lors des recours formés par les associations afin de faire respecter le droit commun.
L’impact environnemental d’une tour est extrêmement important. Là encore, les études d’impact sont insuffisantes au regard des lois européennes et de la bonne information du public. Les études concernant la pollution paraissent bien incomplètes et les dispositifs de mesure sur ce site insuffisants (quant on sait qu’une station de mesure vient d’être supprimée). Il ne suffit pas de compter les voitures des employés de la tour, il faut aussi compter les flux logistiques et techniques d’approvisionnement, de nourritures, fournitures, entretien… De même, jamais n’est comptabilisée l’énergie grise nécessaire pour la construction de ces bâtiments qui exigent des matériaux extrêmement énergivores et dont un tiers est inutilement déployé pour des questions techniques liées à la grande hauteur…
Cette tour pour respecter les réglementations en matière d’ensoleillement et de prospect sera plantée sur une esplanade bétonnée et vide, balayée comme tous les pieds de tours par des vents tourbillonnants. Les écrans prévus à R+4 pourront quelque chose pour le piéton cantonné au plancher des vaches ?
La Charte de l’Environnement de 2009, article 2 qui recommande de préserver et améliorer l’environnement est bien loin. Quant au bien-être des habitants, à la végétalisation des espaces publics, le projet laisse à désirer…
Les études d’ensoleillement sont succinctes et tout à fait imprécises, alors que ces trois tours jetteront dans l’ombre tout leur environnement de façon inévitable. Est-il sérieux à l’heure de logiciels performants de gommer ces questions dans un tel dossier ? Comment les riverains peuvent-ils raisonnablement prendre la mesure de cette grande nuisance qu’ils auront à subir ?
Les orientations du SDRIF concernant le rééquilibrage vers l’Est de la région parisienne des bureaux sont totalement contredites avec un projet de tour d’affaire de cette ampleur. D’autant plus, si l’on y ajoute les autres projets de tours environnantes. Ce schéma est pourtant la référence en matière d’urbanisme, comment se fait-il que l’on continue à créer des bureaux dans des zones déjà plus que suffisamment pourvues, à l’heure où la quantité de bureaux vides en région parisienne avoisine les 4,500 000 m2.
La question enfin du paysage urbain n’est pas posée. Il s’agit pourtant d’une question majeure. Quelle ville voulons-nous et à quel prix ? Le 3 octobre dernier, Monsieur Bandarin, de l’Unesco, a affirmé que les tours ne sont pas l’avenir pour Paris, qui est fait d’une urbanisation horizontale, de faible hauteur (6 étages) et pourtant d’une très grande efficacité en matière de densité et surtout d’un grand agrément de vie. Cette urbanisation est reconnue comme modèle à l’échelle mondiale. Cette forme urbaine est par extension valable pour Issy Les Moulineaux tout juste limitrophe ! Il y a beaucoup à perdre pour les Isséens avec un urbanisme de tours qui seront obsolètes au bout de 20 ans à peine et si coûteuses à entretenir, restaurer, mais surtout détruire, que comme la tour Montparnasse, elles pointeront leur absurdité vers le ciel jusqu’à la fin des temps.
Pourquoi s’entêter à construire des tours dont le modèle urbanistique ne fonctionne plus et dont la majorité des principaux intéressés ne veulent pas?
Nous, les 450 adhérents de SOS Paris, sommes contre ce projet nuisible au présent et à l’avenir et espérons que nos élus auront l’intelligence de l’entendre!
Christine Nedelec
Secrétaire Générale Adjointe de SOS Paris
Je suis contre tout projet d’immeuble de grande hauteur en ile-de-france en général et à Issy-les-moulineaux en particulier. Ces tours sont oppressantes et défigurent le paysage. Peu importe les prétendues leçons tirées des erreurs du passé avec d’anciennes tours, peu importe qu’on fasse appel à de « grandes signatures » de l’architecture, ces tours sont des ratages systématiques et enlaidissent irrémédiablement notre quotidien. Exemple récent, la tour bouygues, qui est une monstruosité qui bouche l’horizon et obstrue les perspectives des voies dans toutes les communes alentour et notamment du 15e arrondissement. Avec son odieux logo de surcroît, qui dégueulasse notre ciel. Dans un urbanisme dominé par les immeubles de hauteur modérée, les tours sont une violence.