ILS VONT MOURIR …
Posté par touchepasamonciel le 13 février 2009
C’est malheureusement vrai. Ces beaux arbres vont être abattus. Nous indiquions dans un précédent article que l’opération immobilière du 34-36 rue Henri Tariel était exemplaire des dérives urbanistiques d’Issy |
La sentence vient de tomber sous la forme d’une lettre de M. Provot, Maire-Adjoint, délégué à l’urbanisme aux riverains où il annonce que la Mairie délivre le permis de construire.
Cette lettre appelle les commentaires suivants :
Il y est dit que « toute préemption était inenvisageable ». Cela signifie que la préemption n’a même pas été même envisagée. C’est regrettable de la part des responsables de notre cité. La bonne approche était de poser la question, y-a-t-il de bonnes raisons de préempter ?
Or :
- Sur le plan juridique, c’est un droit de la commune.
- Sur le plan de l’utilité de la préemption : pas la peine de chercher des grandes idées complexes, il s’agissait simplement d’agrandir le parc public Henri Barbusse qui est particulièrement étroit à cet endroit et de protéger un espace vert, si rare à Issy, en évitant l’abattage de nombreux arbres.
- Sur le plan financier, il n’était pas nécessaire d’acheter l’ensemble mais seulement le lot situé 36 rue Henri Tariel. Nous ne connaissons pas le montant qu’il aurait fallu engager pour cet investissement mais l’on peut raisonnablement penser qu’il était accessible aux finances de la ville. Il serait d’ailleurs instructif de le comparer à certaines dépenses de fonctionnement. L’argent de la Ville serait sans doute mieux utilisé dans ce genre d’investissement que pour des réalisations « gadget » comme des DVD joints au journal local ou des maquettes 3D…
D’autre part, M. le Maire avait clairement dit lors de la réunion d’information du 22 novembre 2008 que la mairie allait organiser une réunion avec le promoteur et ceux qui laisseraient leur coordonnées, pour traiter de modifications du projet. Visiblement, si réunion il y a eu, tout le monde n’a pas été recontacté pour y participer. « Les promesses n’engagent que ceux qui les croient » : message reçu !
REPONSE A LA LETTRE OUVERTE DE LA MAIRIE D’ISSY
CONCERNANT LE PROJET DU 34/36 RUE HENRI TARIEL
Le Maire adjoint d’Issy les Moulineaux délégué à l’urbanisme a fait distribuer le 12 février dernier dans vos boites aux lettres un texte justifiant le permis de construire délivré le 9 février autorisant l’opération immobilière du 34/36 rue Henri Tariel.
On nous explique que toute préemption de la ville était inenvisageable ; que le promoteur a considérablement diminué la constructibilité auquel il avait droit ; que le promoteur a été bien gentil de se prêter à la concertation ; et de conclure que le permis est parfaitement réglementaire et la Ville a bien fait son travail.
Malheureusement on est très loin du compte lorsque l’on entre dans le fond du dossier.
La question de la préemption
En 2005 la ville d’Issy les Moulineaux s’est dotée d’un nouveau plan d’urbanisme. Lorsqu’on lit les documents de synthèse publiés (notamment le rapport d’enquête publique déposé au Tribunal administratif de Versailles le 6 octobre 2005) on s’aperçoit qu’une des préoccupations majeures du texte était la préservation et la mise en valeur du patrimoine végétal et architectural de la ville.
- Patrimoine architectural : le plan du PLU identifie les éléments bâti à protéger : la maison du 36 rue Henri Tariel est spécifiquement protégée. Cela veut dire qu’il n’est pas possible de la raser !!!
Hélas la Mairie prétend que cette protection ne vaut que pour cette maison et non pour son jardin.
- Patrimoine végétal : Toutes les communes du Val de Seine Issy se sont engagées à mettre en valeur et à protéger les coteaux boisés avec leurs vues sur la vallée de la Seine. Notre Ville est d’autant plus concernée que l’enquête a mis en évidence qu’à Issy « les espaces verts représentent un ratio d’environ 7m2 par habitant, encore loin des 10m2/habitant demandé par le schéma directeur de la Région Ile de France (SDRIF) qui s’impose à la commune ».
Aussi nos élus se sont engagés : « limitation des gabarits et des hauteurs tenant compte des caractéristiques du patrimoine végétal et architectural, etc »… « Mise en valeur du coteau en renforçant le caractère verdoyant, les percées visuelles et en accueillant des immeubles de tailles restreintes.(…) permettant de percevoir les parcs Henri Barbusse et Rodin depuis la plaine. »
Le jardin du 34-36 rue Henri Tariel est la seule percée visuelle dans la partie basse du Parc Henri Barbusse. Sa vue a été inventoriée comme une des vues à préserver par le PLU. Or, cette vue va être définitivement condamnée par le projet puisqu’un immeuble de 13,50m de haut par rapport à la rue va s’élever à la lisière immédiate du Parc, sur toute la largeur de la parcelle.
Comment la Ville peut-elle prétendre que ces jardins ne font pas parti du patrimoine végétal à préserver ? Ces jardins issus du démembrement de la propriété des Conti sont le prolongement naturel du Parc Henri Barbusse. Pourquoi refuser de les réincorporer dans le patrimoine commun et ainsi protéger durablement patrimoine végétal et architectural de la commune ? Comment pour un tel dossier « toute préemption étant inenvisageable » ?
Un projet « parfaitement règlementaire »
Le plan d’urbanisme a voulu que le coté de la rue Tariel qui longe le Parc Henri Barbusse entre les numéros 14 et 36 soit une des zones (zone UEb) les plus protégées avec des autorisations de construction extrêmement limitées dès lors que l’on s’éloigne de la bordure de la rue (+ de 20m), ce qui dans l’esprit des urbanistes garantissait la préservation des pavillons individuels. « Les principes directeurs du PLU sont la conservation des secteurs pavillonnaires afin de ne pas « densifier » ces zones qui ont un caractère voire même un charme particulier. Cela correspond à la traduction des demandes faites au cours des réunions de concertation préalables avec la population. »
Et pourtant le promoteur a obtenu le permis de construire un immeuble collectif à 2 étages + « combles » (et en réalité 3 bâtiments !) de plus de 40 m de large sur 30 m de long remplissant la parcelle de fond en comble soit 2.500 m2 de béton à la place d’autant de patrimoine végétal, (11 arbres abattus).
Comment le promoteur Batiterre (Madame Haium) a-t-Elle fait ? :
1)Elle a re saucissonné le foncier en créant une 3ème parcelle entre le 34 et 36 rue Henri Tariel ce qui permet de ne pas compter les mètres carrés de la maison du 36 et ceux de l’immeuble Isochappe (lequel fait l’objet d’une demande de permis séparé déposé au nom de la société EDIF IMMO représentée par…Monsieur Haium !)
2)Elle a expliqué à la Ville que le Parc Henri Barbusse est un domaine public et donc que la parcelle coté Parc doit être considérée… comme se situant en bordure de rue où l’on peut construire plus librement, d’où la franchise d’une deuxième bande de 20 mètres hors COS (ie sans limitation de constructibilité). Le terrain faisant 40 mètres de large environ le tour est joué.
En clair, Mr et Mme Haium ont ridiculisé les urbanistes de la Ville … Avec le permis de construire accordé à Batiterre la zone « ultra préservée » de la rue Henri Tariel est aujourd’hui une zone de non droit ou les bétonneurs font la loi et ce en lisière d’un Parc Public à protéger…
A noter que tout le monde n’est pas perdant, puisque tous les terrains situés entre le 14 et le 36 rue Henri Tariel, réputés peu constructibles voient leur valeur s’envoler puisqu’il est désormais acquis que l’on puisse les saturer de béton jusqu’à 10 mètres de haut. Sans mauvais esprit on s’étonne moins que la Maire-adjointe au Développement Durable d‘Issy, propriétaire de la maison du 30 soit restée extrêmement discrète sur ce dossier…
Un promoteur « bien gentil » qui a considérablement réduit son projet ?
Malgré les déclarations éhontées de l’Adjoint au Maire le promoteur n’a jamais diminué la constructibilité de son projet, et qui comprend exactement le même nombre de m2 depuis son dépôt initial en février 2008 ! Et puis que les plus crédules déchantent, ils auront même droit au local poubelle en accès libre service dans la rue et son lot de problèmes de salubrité publique!
Comme si cela ne suffisait pas à l’avidité du promoteur, le plan des étages supérieurs indique des pièces qualifiées de « combles perdus » uniquement accessibles à partir des appartements privatifs auxquels elles sont adjointes…et dont elles sont séparées par de pudiques cloisons en plâtre !!! Des mètres carrés « gratuits pas perdus pour tout le monde » et qui n’attendent que le passage en conformité pour réintégrer miraculeusement les espaces de vie…
La Ville a-elle bien fait son travail ? A vous de juger. Pourquoi la Mairie a-t-elle renoncé à défendre notre plan d’urbanisme ? Pourquoi elle a refusé de préserver le parc qui sera défiguré par un mur de béton ? Le Permis a été délivré sous réserve du droit des tiers. La Ville propriétaire du Parc va-t’elle attaquer ce permis imprudemment délivré ? A suivre…
Comité de défense du Parc Henri Barbusse
L’opération immobilière des 32 34 36 rue Henri Tariel dont les permis de construire ont été signés le 9 février 2009 illustre parfaitement la crise d’aujourd’hui à savoir :
Argent – Compétence – Respect
1°) Pour l’Argent : Ladite opération immobilière présentée par un promoteur immobilier et non un Maître d’ouvrage est une unique action commerciale faisant fi de ce qui suit.
2°) Pour la Compétence : Ce permis de construire donne le pouvoir à l’argent de détruire le terrain du 36 et de dévaloriser un bâti et son terrain protégés par le P.L.U. de la Ville qui de ce fait annule fortement son intention initiale. Quant à l’Architecture, avec le 32 conservé, elle ne déborde pas de singularité ni de modénature verticale.
3°) Pour le respect : Alors là : Respect de l’environnement, de la nature et du patrimoine, tous les protagonistes s’en moquent allègrement.
4°) Commentaires et conclusion
Le côté choquant de cette opération immobilière envisagée est le remplissage massif d’une zone de terrain non construite. Dans la même rue depuis 30 à 40 ans, il y a toujours eu des constructions anciennes importantes ou pas remplacées par des constructions neuves mais pas ce cas d’espèce.
Construire est un besoin peut-être vital pour une ville mais pas n’importe quoi et surtout pas au détriment d’un patrimoine immobilier intéressant et de ce qui appartient visuellement à la collectivité (Le Parc Henri Barbusse).
On n’ose pas conclure sur la surdensification de la circulation automobile et la position de l’accès au parking.
Enfin, et surtout, on peut constater de nombreuses irrégularités dans les permis de construire accordés et « bravo » pour le handicap imposé à un handicapé qui viendrait occuper le logement en fond de parcelle du 32, rue Henri Tariel.
Dans cette double opération, nous ne sommes plus dans le domaine de l’urbanisme respectueux du quartier et pour quels motifs ? Motifs inquiétants pour l’avenir écologique d’Issy-les-Moulineaux et le bien-être de ses habitants.
P.S. : Dans un autre horizon, les idées de « Bâtiments Tours », phénomène résurgent de la mondialisation, seront, j’espère, décimées par la crise.
Des m2 de bureaux pour quoi faire puisque l’on va travailler de plus en plus à domicile…
Bonjour,
Nous habitons rue Henri Tariel et avons choisi cet endroit pour son calme, sa verdure et son cachet ; les maisons individuelles, les jardins et le parc en sont des éléments essentiels. Nous pensons également qu’il faut protéger cet endroit et que la mairie devrait exercer son droit de préemption. Une pétition est-elle prévue pour obtenir un débat sur le droit de ce projet?
Merci
Florence
Un comité de défense du Parc Henri Barbusse a été créé (cf. commentaire précédent).
Actevi soutient son action.
Il a lancé une pétition contre cette opération immobilière.
Pour y participer, il faut s’adresser à comitededefensebarbussetariel@orange.fr
Nouveau scandale en prévision à Issy!
Une quarantaine d’arbres ont été abattu avenue Victor Cresson fin 2009, alors que peu d’entre eux présentaient des signes de maladies.
Seront-ils replantés avant la fin de l’année comme nous l’indiquait Point d’Appui ?
La réponse est vraisemblablement non en l’état actuel des réseaux souterrains (EDF, GDF, France Telecom)
Mardi 23 mars 2010, j’ai aperçu trois « jardiniers » retournant la terre au niveau des anciennes souches d’arbre de l’avenue Victor Cresson (au niveau de Ed). Je me suis donc permis de leur demander s’ils allaient bientôt replanter les arbres de l’avenue.
Voici la réponse que j’ai obtenue : « dans quelques jours, nous allons recouvrir toutes les anciennes souches par du bitume, il n’est absolument pas question de replanter pour l’instant des arbres ».
Assez perplexe devant cette réponse, j’ai téléphoné au service de la voirie d’Issy les Moulineaux, et l’on m’a répondu qu’à l’heure actuelle, il n’était pas question de replanter, car il y a de nombreux réseaux (tels que ceux d’EDF) et qu’ils sont trop près des lieux des arbres arrachés, et que donc, il faut commencer par déplacer les réseaux et après on pourra penser aux plantations d’arbres. La dépense occasionnée par le déplacement des réseaux doit être votée par le Conseil Général, et que pour l’instant, rien n’est fait.
A mon interlocuteur de la Voirie, j’ai demandé qu’il puisse informer les isséens de cet état de fait, car à l’heure actuelle, tous les isséens pensent qu’ils vont prochainement revoir leurs arbres… Un doux rêve…. Ce n’est pas pour demain… L’avenue Victor Cresson risque encore d’être longtemps « minérale »…
Les trois arbres situés devant le nouvel Hôtel de Police ont déjà disparu sous le bitume.
Le panneau d’information qui avait été installé place de la Mairie pour rassurer les riverains a curieusement disparu…